
Mon travail témoigne de la dualité et de l’impermanence présentes en tout, et, pour commencer, en moi-même. Souvent tiraillée, je m’efforce d’embrasser les paradoxes et changements inhérents à l’existence.
La façon protéiforme dont mon travail se manifeste est déjà, en soi, l’expression de cette dualité. Mes explorations plastiques varient de la peinture à la photographie, de l’image aux mots, de la couleurs au noir et blanc. Mon processus créatif est lui-même ambivalent. Je travaille d’abord d’une façon totalement empirique, impulsive, rapide et sans préméditation puis avec une approche plus réflexive que je ne précipite pas.
La vie / la mort, le conscient / l’inconscient, l’animalité / la spiritualité, le corps / le cœur, l’intime / le systémique, ne sont que les exemples les plus évidents des multiples incarnations de cette dichotomie. Je vais chercher dans mes expériences égotiques la matière qui fera lien avec les autres, constituant ainsi plusieurs séries thématiques. Mon besoin viscéral de visiter et d’exprimer mes paysages intérieurs, n’a d’égal que mon besoin d’y lire nos histoires communes.
In fine, ma production rassemblent des captures émotionnelles de ce qu’est mon expérience d’exister en humaine, en femme, en être sensible, dans ce monde, présentement. C’est un miroir tendu, une invitation à l’introspection, celle-ci qui permet d’être en lien avec soi et avec les autres.
©Crédit photo Jean-Pierre Guenec
Un travail intuitive, sensible et polymorphe
Plasticienne, mes médiums de prédilection sont la peinture, la photographie et les mots. D’un naturel extrêmement vivante, je poursuis dans mon travail, une recherche d’expression libre, brute et introspective. Je montre ma sensibilité à fleur de peau, l’intensité de mes émotions et sentiments.
Mon travail est très narratif, symbolique et s’inscrit dans une d’immédiateté. Je poursuis une forme d’instinctivité, de spontanéité qui se traduit par une impulsivité dans mon trait. ll y a comme une urgence, une rapidité, une nervosité dans l’exécution de ma peinture. Par des assemblages d’éléments hétéroclites, la superposition de couleurs, la juxtaposition de matières et de motifs, des effacements et des recouvrements, je m’explore.
Également, j’ai choisi le polaroid parce que ma pratique est une expérience de présence à moi et au moment présent. L’instantanéité de cette technique et son imperfection font écho à l’impermanence et à la fragilité de nos états intérieurs. Ce qui m’intéresse aussi, ce sont les possibilités plastiques qu’il offre (transfert d’émulsion, techniques de décomposition, etc…). Je suis très attachée à ces procédés artisanaux imparfaits et aléatoires.