Marion Daviaud

Plasticienne

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Journal de nos intimités

Cette série est un voyage introspectif. Elle questionne quelque chose de très intime et est à la fois une critique sociale. Elle interroge la façon dont vie intérieure et vie publique interagissent.

J’ai pris pour point de départ un travail d’autoportrait, un exercice de confrontation à ma propre intériorité. Celui-ci se transformant peu à peu en dialogue avec le public.

* Extrait de la série


Face à moi-même

J’ai commencé cette série de manière très intuitive. Je me photographie sans filtre ni mise en scène. Très rapidement, elle a généré beaucoup de questionnements personnels et existentiels.

Qu’est-ce que je montre de moi quand je fais un autoportrait? Est-ce une façon de contrôler mon image ou, au contraire, une façon de me mettre à nu? La photographie, me permet-elle de mettre une distance entre mon intériorité et les autres? Est-ce une nouvelle forme de masque? Qu’est-ce que je montre? Qu’est-ce que je cache? De quelle façon j’entends m’exposer au regard d’autrui? Est-ce une façon d’exister?

Face à l’Autre

Mes photographies sont autant de supports de transmission, des miroirs. Ce n’est pas ce qu’elles disent de moi qui est intéressant, mais ce qu’elles disent de chacun. Qu’est-ce que mes photos disent de vous? Comment vous font-elles réagir?

Il s’agit d’une invitation à se questionner sur soi-même, une façon d’emmener une réflexion pour chacun. Un appel à être plus conscient, à ne pas extraire ces questions de sa propre personne, de ne pas en faire des sujets anonymes, mais bien une réflexion individuelle et consciente. Ce travail fait lien entre les individus. C’est en se comprenant que l’on fait des traits d’union avec l’Autre.

Une critique sociale

D’un point de vue sociologique, ce travail questionne notre regard sur nous-même. Celui-ci n’est plus introspectif, nous nous regardons désormais qu’à travers le regard que les autres portent sur nous. Je critique une société paradoxale et ambiguë, dont les membres sont égocentriques et narcissiques, mais d’une façon totalement déconnectée d’eux-mêmes, dans une méconnaissance totale de leur individualité et un évitement de soi.

Des individus qui se regardent sans se voir. Des individus qui ont plus que jamais besoin du regard sur eux et qui ne s’identifient qu’à ce qu’on voit d’eux sans savoir qui ils sont.

Répertorier

Je date mes polaroids comme on date son journal intime. Je date comme un archivage. Je date ces échantillons de mes états émotionnels parce qu’ils sont les témoins d’instants présents, inconstants et fugaces.

Le journal est cet objet daté qui est soit celui que l’on garde pour soi, l’intime, soit ce support journalistique et publique. Les réseaux sociaux sont les journaux intimes publiques par excellence où le selfie est roi.

À l’heure du selfie, qu’est-ce qui le distingue de l’autoportrait? Dans quelle mesure est-on capable de se montrer sans filtre, de manière authentique, aux yeux des autres et à ses propres yeux?