Quand on dégage la culpabilité, il reste quoi?

Quand on dégage la culpabilité, il reste quoi?

J’ai observé une situation récemment. En jouant, une petite fille fait mal à la mienne. Situation somme toute, classique, ce n’était qu’un petit bobo. La petite culpabilise et sa mère lui dit que ce n’est pas de sa faute. Là, j’ai observé une grosse confusion entre culpabilité et responsabilité. C’est hyper courante, je l’observe souvent.

En l’occurrence, en effet, la fillette n’avait pas à ressentir de culpabilité pour ce qu’elle a fait, ce n’était pas grave. Les enfants se font mal dans l’excitation du jeu, rien de plus normal et ma fille a vite oublié son bobo, mais malgré tout, c’est bien elle qui a refermé la porte sur le pied de ma fille et l’inviter à fuir sa responsabilité n’est pas un solution.

Dire “pardon, mon geste m’a dépassé, je ne voulais pas te faire mal” et “ce n’est pas de ma faute parce que je ne voulais pas te faire mal” ce n’est pas pareil. C’est subtil, mais ça fait toute la différence. Ce n’est pas parce que l’intention est bonne qu’on ne fait pas d’erreur et ça n’enlève rien à notre responsabilité de ces erreurs. Assumer ses responsabilités ne signifie pas culpabiliser. En effet, la culpabilité est destructrice. Rien ne sert de s’autoflageller, mais c’est important de reconnaître l’influence de nos actes. Lorsqu’on agit, il y a des conséquences.

1 – Fuir cela, c’est fuir sa capacité à agir sur sa vie, la transformer et donc tomber dans la victimisation. C’est une tendance courante dans notre société de ne pas vouloir prendre la responsabilité de sa vie, de rejeter la faute sur les autres ou sur la société tout ce qui nous arrive de mal au lieu de sentir et prendre notre pouvoir de changer les choses. Prendre ses responsabilités ça veut dire assumer des choses pas agréables parfois, mais ça veut aussi dire ne pas subir. Ça veut dire avoir une totale capacité à agir pour changer positivement ce qui ne nous convient pas.

2 – Quand on fuit ces responsabilités, on fuit les conséquences négative et donc les émotions négatives et désagréables, mais on fuit aussi la reconnaissance et la fierté de ses actes positifs. Pourquoi, si mes actions négatives ne sont pas de ma faute, mes actions positives le seraient? La fierté, c’est mal vu dans notre société, mais c’est hyper important. Et puis fuir les émotions négatives, ce n’est vraiment pas une solution.

3 – La culpabilité, c’est l’autoflagellation, c’est se condamner soi-même alors que la responsabilité, c’est se distancier de ses actes. On n’est pas ce qu’on fait. Pour la petite fille, ça aurait pu être de lui dire : “oui tu as fait mal à l’autre petite fille, mais ça ne fait pas de toi quelqu’un de mauvais ou de méchante. En effet, je sais que c’est un accident et que tu ne souhaitais pas lui faire mal. Tu peux aller t’excuser et tu sauras la prochaine fois qu’il faut éviter de faire ce que tu viens de faire parce que ça fait mal.” On peut mal agir parfois et pour autant ne pas être une mauvaise personne. C’est hyper important de ne pas s’identifier à ses actes. Ça nous donne la capacité de transformer les choses, agir différemment la prochaine fois, si là ce n’était pas adapté. En tant qu’adulte, on a souvent ces réactions également “j’ai fait ça et ça n’a pas marché, je suis vraiment nulle”. Constat et point final, même pire, constat et autoflagellation au lieu de constat analyse et transformation. C’est l’expérience. La culpabilité est une impasse, la responsabilité non.

4 – On tire d’autant plus d’enseignements de nos erreurs quand on les assume. Ça passe par là.

Et là, je ne juge pas du tout les méthodes éducatives, ça ne me regarde pas. J’observe juste la confusion entre deux notions : la culpabilité et la responsabilité. D’autant que là, il s’agit d’un enfant, mais c’est tellement une belle transposition du fonctionnement des adultes que je n’ai pas pu résister à te livrer l’anecdote.

Et toi, sais-tu de détacher de la culpabilité pour prendre la pleine responsabilité de ta vie?

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