THE question : “Tu fais quoi dans la vie?”

THE question : “Tu fais quoi dans la vie?”

As-tu déjà ressenti un certain malaise lorsqu’on te demande “Tu fais quoi dans la vie?”. Moi, oui, souvent. Pour deux raisons : parce qu’avoir un métier un tant soit peu artistique n’est pas vraiment considéré comme un métier et parce qu’on a tendance à mesurer l’intérêt d’un travail à l’argent qu’il rapporte.

S’ajoute à ça, le fait de travailler de chez soi. Je trouve plein d’avantages à avoir choisi d’avoir mon atelier chez moi, mais ça l’inconvénient que les gens ont tendance à penser que je me tourne les pouces. Bref, c’est un détail!

Je ne veux pas faire de généralité, mes interlocuteurs n’ont pas tous, cette réaction, il y en a même bien plus que ce que je ne veux bien me souvenir qui me trouvent bien courageuse, mais j’appréhende toujours la question pour la réaction que ma réponse va susciter.

Être utile

Voilà pourquoi je n’aime pas cette question. Parce que quand je parlais de mon métier d’artisan designer, je n’aimais pas le regard apitoyé voir désapprobateur de mon interlocuteur.

Pourquoi les métiers artistiques ne sont-ils pas considérés comme de “vrais” métiers?
1 – parce qu’on prend trop de plaisir, c’est suspect! (c’est dingue hein!)
2 – parce que les gens ne comprennent pas l’intérêt que nous avons pour la société. En quoi sommes-nous utiles? Nous avons, dans l’esprit de beaucoup, un métier futile en quelque sorte.

L’argent

Je n’aimais pas ce qu’on me réponde “et ça va, ce n’est pas trop dur?” (financièrement parlant il faut entendre) ou alors les commentaires “ça va, quand il y en a un des deux qui travaille” (euh mais je fais quoi moi d’après toi?), ou encore entendre “ok, et sinon tu fais quoi?” sous-entendu, “ton VRAI métier, c’est quoi? celui qui te permet de remplir la marmite”.

En fait, ça me donnais la désagréable sensation de devoir me justifier. Comme si on demandait son salaire à un salarié lorsqu’on le rencontre. On ne lui demande d’ailleurs pas plus, comme ça, de but en blanc, “ça va, tu t’en sors?”

Travail = argent. Argent = travail.

Quand ma fille me demande “mais maman, pourquoi tu travailles”, la première réponse qui me vient, c’est “parce que j’adore ça!”. Et quand la réponse qui me vient, c’est “parce qu’il faut bien!” c’est un signal d’alarme pour moi.

Et puis surtout, pourquoi un métier artistique ne devrait-il pas rapporter de l’argent? C’est pourtant la réalité, il y a plein d’artistes, de créateurs, d’artisans d’art qui gagnent bien leur vie. Et, à l’inverse, il y a plein de gens qui font un tas d’autres métiers et qui ont du mal à joindre les deux bouts.

Nous sommes, d’emblée, mis dans la case des “pauvres” (et donc malheureux), avant même de savoir si c’est quelque chose qui nous convient ou non. Mon objectif n’est pas seulement dans mon pouvoir d’achat, il est dans mon capital bonheur, et, ce n’est d’ailleurs pas incompatible avec le fait de gagner de l’argent. L’argent, j’en ai besoin, mais ce n’est pas une fin en soi.

L’ambition

J’ai longtemps cru que j’étais quelqu’un sans ambition. Pourquoi? Parce que je n’ai jamais souhaité grimper les échelons jusqu’au poste le plus haut. Parce que je n’ai jamais pensé à choisir mon métier pour le salaire, le pouvoir ou les responsabilités qu’il offrait potentiellement. Voilà pourquoi je pensais ne pas avoir d’ambition, et ça m’allait très bien d’ailleurs.

En fait, je ne manque pas d’ambition, au contraire, je veux à tout prix ce dont je rêve. Mais mes rêves sont ailleurs.

Il y a quelques années, je vivais dans une région dans laquelle je ne me plaisais pas. Un proche m’a dit “et pourquoi tu n’essayerais pas juste de t’y faire au lieu de te rendre malheureuse”, j’ai bondi (intérieurement) “pourquoi? mais par ambition justement, parce que j’ambitionne de me sentir totalement bien dans mon lieu de vie, je veux bien plus que “me contenter” de ça”. D’ailleurs, au lieu de nous résigner, mon compagnon et moi avons fini par trouver les opportunités de déménager et ça été l’un des meilleurs choix de notre vie.

Appelle ça comme tu veux, ambition, rêve, projet, mais accroche-toi à ça.

L’argent, l’ambition, ce n’est ni bien, ni mal. Je ne juge personne pour avoir l’ambition de briguer des postes à responsabilités ou gagner plus d’argent, alors pourquoi me juge-t-on sur mon absence de ces envies-là, mon envie de laisser toute la place à un modèle que je me suis construit? Un modèle sur-mesure, une ambition sur-mesure.

Mais….

Mais, comme j’ai tendance à tourner les choses dans tous les sens, à tout remettre toujours en question, à ne pas aimer l’apitoiement et surtout, je veux reprendre la main sur tout, je ne veux rien subir, je me remets en question et je me demande comment changer cette vision. Parce que c’est bien gentil tout ça, mais tout n’est pas toujours de la faute des autres. Comment inverser la tendance?

L’auto-sabotage

Déjà, en finir avec l’auto-sabotage. Il faut arrêter de partir perdant d’avance, c’est-à-dire arrêter de penser, avant même que ça n’est lieu, la réaction de mon interlocuteur. Arrêter de penser à sa place en fait.

D’ailleurs, en croyant par avance qu’il allait avoir des préjugés, c’était le signe que j’étais moi-même “prisonnière” de ces mêmes croyances. Paradoxale.

Le questionnement

Si on croit son métier si inutile, c’est peut-être qu’on ne sait pas expliquer ce qu’on apporte au monde (oui, au monde, voyons grand!).

Peut-être qu’on ne sais pas, soi-même, la place que l’on veut prendre, le rôle que l’on veut avoir sur cette Terre, l’impact qu’on veut avoir sur les gens, les clients.

Tout ce questionnement se construit. C’est ce qu’on travaille en coaching. Il faut que ce message soit abouti pour avoir de l’impact et surtout pour être compris. Tu créé des bijoux, des céramiques, des robes, … ok, on visualise, mais au-delà de ça…? C’est un peu comme dire “je suis consultant”, il n’y a rien qui me donne une idée plus vague de ce que cette personne fait dans la vie. On peut être consultant dans des milliers de domaines.

Et toi, comment réagis-tu à cette question “tu fais quoi dans la vie?”? Sais-tu la place que tu veux prendre dans ce monde?

Ça t’intéresse d’aller plus loin dans ces réflexions? Tu peux t’inscrire à «La messagère», je m’y exprime très librement pour te transmettre conseils, réflexions et énergie!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *